
Dernière édition à un seul chiffre, cette neuvième rencontre organisée autour du piano à Lunel-Viel peut encore prétendre à la nouveauté. Et elle ne s’en prive pas, en célébrant nombre de talents neufs, dans une neuvième symphonie en forme d’hymne à la joie pianistique : les mélodies électro-chopiniennes d’Armel Dupas, l’humour décalé d’Askehoug, la soul créole de la belgo-haïtienne Dyna B, la voix cristalline de Liz Abessolo, les nuances du trio de Grégory Ott, la puissance de celui de Benjamin Faugloire… Ces talents, il faut aussi les faire éclore : scène ouverte, piano-crochet, des partenariats avec le Jam, école montpelliéraine de jazz ou avec le Salon de musique de Courbevoie de J.M Croissandeau permettront aux artistes émergents de se frotter au public.
Ces talents neufs sont aussi au service de compositeurs mis à l’honneur cette année : après le finaliste du concours Tchaïkovski Lucas Debargue (oui, oui, il était programmé dans votre festival préféré avant de connaître la gloire médiatique…) deux jeunes concertistes classiques méritent qu’on les écoute avec attention : Joseph Birnbaum, que le festival accueille pour deux concerts de Bach à Rachmaninov (ah, la sonate pour piano et violoncelle…) et Julie Alcaraz, qui célèbrera le centenaire d’Enrique Granados (1916 – 2016). Il y a ceux qu’on célèbre, et ceux qu’on oublie. Avec Christian Roux, auteur de romans policiers, en partenariat avec la librairie AB et les éditions Rivages, nous vivrons une expérience neuve dans ce festival, l’alliance du piano et de la littérature policière. Son livre Adieu Lili Marleen fournira la matière pour deux conférences : une sur ces musiciens auxquels on prête une attention distraite, les pianistes de bar ; une autre aux compositeurs juifs victimes de la barbarie nazie.
1999 : Paris Combo publie Living Room, un deuxième album sacré disque d’or. Depuis ce coup d’éclat, leur carrière a prospéré, sous nos cieux, et ailleurs, notamment aux Etats-Unis. Le groupe sera à Lunel-Viel pour jouer les titres de son nouveau disque, sobrement intitulé… 5. Prêtez-leur une oreille neuve, vous ne le regretterez pas ! Cette fin d’été sous les arbres du parc de l’Orangerie, c’est une véritable expérience à vivre : une nuit du piano jazz avec Eric Legnini, sans doute l’un des pianistes majeurs du jazz en France aujourd’hui. Vous pourrez aussi apprendre la danse classique, de jour comme de nuit, en manipulant une marionnette (venez avec vos enfants !), et découvrir le charme envoûtant de la vielle et du chant diphonique mongols dialoguant dans le noir avec le piano… tandis que vous serez allongés sous les étoiles. Concerts dans le noir, siestes musicales, ces nouvelles formes d’écoute débarrassent les concerts de leurs rituels. Plus conviviales, elles permettent d’aller à l’essentiel : partager une émotion musicale avec un artiste.
Un piano sous les arbres, c’est à Lunel-Viel, du 25 au 28 août 2016 !
Fabrice Fenoy
Directeur du festival Un piano sous les arbres