
Trois œuvres dans le gigantesque répertoire de Schubert, avec Dominique Bouët et Anaël Bonnet au piano, la soprano Annie Besse et le clarinettiste Serge Rocamora.
Trois œuvres dans le gigantesque répertoire de Schubert, avec Dominique Bouët et Anaël Bonnet au piano, la soprano Annie Besse et le clarinettiste Serge Rocamora.
Concert Franz SCHUBERT (1797-1828)
Interprètes : Annie BESSE soprano, Anaël BONNET et Dominique BOUËT piano, Serge ROCAMORA clarinette
Programme : Divertimento à la Hongroise en sol mineur D 818 ( piano à 4 mains )
Le pâtre sur le rocher en Sib Majeur D 965 ( soprano, clarinette et piano )
Fantaisie en fa min D 940 ( piano à 4 mains )
Présentation des oeuvres :
DIVERTIMENTO À LA HONGROISE en sol min D 818
Les compositions pour piano à 4 mains de Schubert occupent une place privilégiée dans l’ Histoire de la Musique . Comme le souligne Brigitte Massin , pour Schubert , « le jeu à 4 mains est un lieu d’ échange et de dialogue amical ,
symbole de la communion fraternelle au sein d’un même univers affectif « .
C’est en 1824 , au retour d’un été passé en Hongrie au château des Esterhazy , que Schubert compose cette oeuvre . La forme en est assez libre et se présente comme une rhapsodie- flânerie liée au souvenir de cet heureux été .
Le 1er mouvement ANDANTE, en sol min , déroule 3 thèmes . Le 1er , à consonance magyar , fait office de rondo . Le 2e , en Mib Maj , lui succède avec élégance en alignant de multiples variations .
Le 3e , en Sib Maj , plus héroïque , contraste fortement avec les 2 précédents . On y découvre des cadences rappelant le cymbalum .
Le 2e mouvement ANDANTE CON MOTO en ut min est une marche toute simple suivie d’un charmant trio folklorisant en Lab Maj .
Le 3e mouvement ALLEGRETTO est le plus « hongrois « des 3 . En forme de rondo assez libre , la joie de la danse y éclate en rythmes bondissants et vigoureux qui alternent avec des épisodes plus lyriques et capricieux d’une
inépuisable richesse d’ improvisation . On y retrouve l’opposition Majeur/mineur si caractéristique du clair-obscur schubertien .
LE PÄTRE SUR LE ROCHER en Sib Maj D 965
C’est l’une des dernières compositions de Schubert écrite en 1828 sur son lit de mort , à la demande de son amie Anna MILDER-HAUPTMANN , soprano viennoise , qui lui réclamait une grande aria de concert .
L’ajout de la clarinette donne à l’ ensemble des allures de petit air d’opéra , laissant imaginer ce qu’aurait pu être l’ oeuvre à venir du compositeur trop tôt disparu .
La 1ère partie , en Sib Maj , s’inspire du poète Wilhem MÜLLER , évoquant les échos de la montagne et la nostalgie du pâtre qui vit loin de sa bien-aimée .
La 2e partie , en sol min , s’appuie sur les vers de Karl August VARNHAGEN von ENSE , déplorant la solitude du pâtre et son désespoir amoureux .
La 3e partie , en Sib Maj , reprend le poème de W. MÜLLER qui célèbre le retour du printemps , synonyme d’ espoir .
FANTAISIE en fa min D 940
Composée elle aussi l’ année de sa mort , c’est probablement la plus aboutie de ses compostions pour piano à 4 mains . Quatre parties s’y enchaînent dans l’ordre de la sonate traditionnelle mais sans trace de forme sonate .
1ère partie : ALLEGRO MOLTO MODERATO . Le rythme obsédant du début , les silences , l’ expression plaintive et mélodique préfigurent Chopin . 2 thèmes s’y affrontent puis le conflit est remis à plus tard .
Quelques glissements de fa min à Fa Maj .
2e partie : LARGO en fa# min brutalement abordé par des rythmes pointés et des cascades d’ accords où se déploie librement un canon entre soprano et basse , à l’image du duo inaccompli entre Franz Schubert et Caroline Esterhazy ,
« l’immortelle bien-aimée « à qui cette oeuvre est dédiée .
3e partie : ALLEGRO VIVACE en fa# min sous la forme d’un scherzo longuement développé , truffé d’imitations canoniques spontanées et incluant un trio idyllique en Ré Maj.
FINALE : on passe de fa# à fa min avec le retour de la mélodie initiale . Le conflit est réactivé , s’y développant en un double fugato avec contresujet obligé qui s’ amplifie en une gradation grandiose et s’interrompt soudainement pour
laisser passer une dernière fois le thème désolé du début. L’ oeuvre s’ achève par une coda pathétique et inéluctable .
Anaël Bonnet :
Véritable artiste polyvalent, Anaël Bonnet est tour à tour concertiste, chambriste, accompagnateur, chef de chant et compositeur. Lauréat de plusieurs concours internationaux, il se produit en France et à l’étranger.
Parallèlement à sa carrière de musicien, il est régulièrement invité à donner diverses conférences et classes de maître. Il est actuellement professeur de piano au Conservatoire de Cambrai.
Annie Besse :
Annie BESSE fait ses classes de chant auprès d’Annik SIMON à l’Ecole Nationale de Musique de Créteil jusqu’à l’obtention de son prix en 1983. En parallèle elle y étudie l’alto (violon-alto) avec Maurice HUSSON. Par la suite elle prend des leçons avec Fusako KONDO. Pendant ses études de musique, Annie a travaillé avec Marie-Claude CHEVALIER avec laquelle elle a fait des tournées en Lozère et en Normandie au sein de son orchestre de chambre. En 2002, après une interruption musicale, Annie chante dans l’ensemble vocal de Jean Gouze. Dans le même temps, elle intègre l’Orchestre de Chambre Pierre-Laurent SAUREL en tant qu’altiste et soprano. Son répertoire vocal est composé d’airs classiques de Soprano (Mozart, Haendel, Villa-Lobos, Vivaldi, Bach, Schubert… le rôle de Wanda dans la Grande Duchesse d’Offenbach) mais aussi des créations contemporaines (Jean Charles POINT, la Petite Messe de Thibihirine en 2009). Annie BESSE continue à se perfectionner auprès de Kamala CALDERONI depuis 12 ans.
Dominique Bouet :
Après un cursus instrumental complet à l’ Ecole Nationale de Musique de Nîmes (et une Licence en Lettres Hispaniques), Dominique Bouët rejoint le CRR de Montpellier où elle obtient rapidement un 1e prix de piano et de musique de chambre. Passionnée de pédagogie, elle intègre en 1977 le CRR de Montpellier en tant qu’enseignante de piano . Carrière qu’elle mène avec bonheur pendant 40 ans. Au cours de sa vie professionnelle, elle remet en question ses connaissances pianistiques et choisit de se perfectionner auprès d’ André Gorog à l’ Ecole Normale de Musique de Paris. Elle s’est produite maintes fois dans la région en formation sonate, piano à 4 mains, quatuor ou en tant qu’accompagnatrice.
Serge Rocamora :
Serge Rocamora a fait ses études de clarinette au conservatoire de Montpellier, où il a obtenu un premier prix en clarinette et en musique de chambre. Parallèlement à sa carrière d’enseignant artistique en clarinette au CRR de Montpellier, il mène une activité de musicien et se produit au sein de différentes formations : orchestre Contrepoint, ensemble vocal de Montpellier, orchestre des Cévennes, orchestre Catalogne, DEMOS, orchestre de chambre Saurel, ainsi qu’en musique de chambre.