Que ce soit en bande, en solo ou en duo, c’est l’histoire d’un texte, d’une musique, parfois d’un son
et d’un instant où cela se passe. Avec les chansons on le sait, tout est histoire d’arrangement. Après
5 albums et 1 EP, Dimoné, en démon catalan à la voix teintée de mistral, bouscule joyeusement
tous les styles et négocie avec elles un rendez-vous en piano-voix, et des retrouvailles avec Jean
Christophe Sirven. Un sourire amusé et vengeur accroché aux lèvres, en Homme libre, Dimoné fait
voyager ses chansons où bon lui semble, ses mots vers d’autres voies, son phrasé si particulier
vers d’autres fantaisies textuelles, le tout au service de l’art exigeant d’une chanson pop et atypique.
Oui, un piano-voix cette forme si redoutée qui lui a plutôt donné envie de fuir les salons où siégeait
ce meuble bourgeois, stigmatisant son complexe de classe moyenne. Ce meuble à qui il a préféré
cette envie de se dire plutôt à la guitare électrique, elle, correspondant plus à ses schémas, à ses
aspirations remuantes et remuées, elle, qui allait le faire passer du stade du «Non» en l’initiant à
celui du «Oui». Alors ici pas de justification à faire à ses principes et à son adolescence si ce n’est
leur dire qu’il n’y a pas de camp adverse et que ce n’est qu’une seule et même histoire qui se
poursuit. Et cela va de soi avec ce duo complice ! Une belle occasion comme Dimoné le dit si bien,
de revisiter son répertoire, d’y ajouter de nouvelles chansons et de nouveaux textes pour mieux le
déplumer et lui griffer le bec tout en y mettant les formes.